Un autre député exclu du parti au pouvoir

Un député arménien a été officiellement exclu du parti Contrat civil du Premier ministre Nikol Pachinian après avoir protesté contre la répression d’un autre législateur pro-gouvernemental qui refuse de démissionner de l’Assemblée nationale.

Le législateur, Hovik Aghazarian, a fait l’objet d’une enquête criminelle et a été exclu du Contrat civil après avoir décliné la « demande » de démission que Pachinian lui avait envoyée par SMS le 17 novembre. Le 3 décembre, N. Pachinian a partagé avec les principaux membres du parti les transcriptions des communications personnelles d’Aghazarian stockées dans son téléphone portable confisqué par les forces de l’ordre. Ils l’ont accusé d’avoir divulgué des informations classifiées aux médias.

Un autre parlementaire du Contrat civil, Hakob Aslanian, a dénoncé le 11 décembre les membres de l’équipe politique de N. Pachinian pour avoir utilisé les données privées de M. Aghazarian à des fins politiques. M. Aslanian, qui est un ami de M. Aghazarian, a déclaré qu’il avait lui aussi lu les transcriptions, mais qu’il n’y avait trouvé aucun secret d’État ni aucune autre information sensible. Il a déclaré qu’il suspendait son adhésion au parti en signe de protestation.

Bien qu’Aslanian soit revenu sur cette déclaration quelques heures plus tard, le parti de Pachinian l’a rapidement exclu de son groupe parlementaire. Lors d’une réunion présidée par le Premier ministre, mardi en fin de journée, le conseil d’administration du parti a également mis fin à l’adhésion de M. Aslanian au parti. Le législateur de 70 ans, connu pour ses déclarations controversées défendant le gouvernement de N. Pachinian, n’a pas commenté cette décision largement anticipée.

Le 4 décembre, le chef du gouvernement a déclaré que « des leviers politiques, moraux et autres » seraient utilisés pour priver M. Aghazarian de son siège au Parlement. Le seul moyen légal d’y parvenir est de lever son immunité et de le condamner pour un délit.

Le Comité anti-corruption arménien (ACC), l’agence qui a mis les données du téléphone portable à la disposition de N. Pachinian, a ouvert lundi une nouvelle procédure pénale contre M. Aghazarian. L’avocat de ce dernier a laissé entendre que le procureur général Anna Vardapetian demanderait probablement au parlement, le mois prochain, l’autorisation d’inculper, voire d’arrêter son client.

Mardi, M. Aghazarian a dénoncé les poursuites pénales et a déclaré qu’il restait déterminé à conserver son siège au Parlement.

 

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