Quand l’Azerbaïdjan déroule le tapis rouge à l’Allemagne… avec un soupçon de nostalgie

À travers un article paru dans Trend, Bakou semble avoir trouvé une nouvelle arme diplomatique : le patrimoine culturel allemand. Le récit, entre une leçon d’histoire et un hommage ému, détaille la contribution des colons allemands du XIXe siècle au développement économique et culturel de l’Azerbaïdjan. Agriculture, architecture néogothique, orgues majestueux et industrie pétrolière (merci les frères Siemens !), tout y passe pour souligner une connexion indéfectible entre les deux nations.

Mais ce tableau bucolique ne masque-t-il pas une subtile opération de séduction ? Alors que Bakou met en avant son patrimoine allemand soigneusement restauré, des églises transformées en musées ou en salles de concert, et des programmes culturels sous l’égide de l’Institut Goethe, le message est clair : « Voyez comme nous respectons vos racines, chères amitiés germano-azerbaïdjanaises. Ne serait-il pas temps de raffermir ces liens ? »

L’article évoque aussi l’importance de ce passé commun pour le présent et l’avenir, en martelant que l’héritage allemand constitue une « base solide pour une coopération bilatérale dynamique ». Traduction : l’Azerbaïdjan tend la main à l’Allemagne, tout en vantant sa capacité à allier mémoire et modernité.

Alors, derrière cette ode aux colons souabes et à leurs innovations, l’Azerbaïdjan s’emploie-t-il à séduire Berlin pour renforcer son ancrage européen ? Peut-être. Une chose est sûre : l’histoire revisitée peut parfois être un argument diplomatique. Les pipelines ne suffiraient-ils plus ?

Paul Nazarian

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