N. Pachinian s’engage à respecter le « programme de paix » après les nouvelles menaces d’Aliev

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Le Premier ministre Nikol Pachinian s’est engagé à respecter son « programme de paix » mercredi 8 janvier après que le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a qualifié l’Arménie d’« État fasciste », menacé d’ouvrir de force un corridor terrestre à travers le territoire arménien et réitéré ses conditions préalables à la conclusion d’un accord de paix avec Erevan.

« L’État arménien indépendant est, en fait, un État fasciste », a déclaré M. Aliev à la télévision azerbaïdjanaise dans une interview rendue publique mardi en fin de journée.

Le « fascisme » arménien, a-t-il ajouté, constitue une grave menace pour l’Azerbaïdjan. « Il sera soit détruit par les dirigeants arméniens, soit nous le détruirons », a-t-il déclaré.

M. Aliev a ensuite exigé une nouvelle fois l’arrêt des acquisitions d’armes par l’Arménie. Il a déclaré qu’Erevan devrait non seulement cesser d’acheter des armes, mais aussi renvoyer les équipements militaires qui lui ont déjà été fournis par la France et d’autres pays.

Commentant ces remarques, M. Pachinian a suggéré qu’elles visaient à provoquer des « réponses agressives de la part d’Erevan » qui aideraient Bakou à justifier une « nouvelle escalade dans la région ».

« Nous ne suivrons pas cette voie , a-t-il déclaré à l’agence de presse Armenpress. Nous resterons attachés à la stratégie de paix et poursuivrons sans relâche la mise en œuvre de notre programme de paix. »

En conséquence, N. Pachinian a refusé de condamner la description faite par M. Aliev de l’Arménie comme un « État fasciste ».

« Notons qu’il existe une telle perception de l’Arménie en Azerbaïdjan et essayons d’en comprendre la raison, a-t-il déclaré.  D’un autre côté, il est évident que l’Azerbaïdjan est également perçu comme tel en Arménie… Le programme de paix consiste à discuter de ces perceptions et à y remédier. Cela signifie que nous utiliserons le langage du dialogue et non celui de l’agression ».

Dans le même contexte, M. Pachinian a continué à espérer la signature d’un traité de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Il a exprimé l’espoir que Bakou réponde positivement à une proposition arménienne non publiée concernant deux des 17 articles du projet de traité qui n’ont toujours pas été approuvés par les deux parties.

Toutefois, M. Aliev a une nouvelle fois précisé que le document ne serait pas signé tant qu’Erevan ne remplirait pas les nombreuses conditions qu’il a fixées. Celles-ci incluent une modification de la constitution arménienne qui, selon Bakou, contient des revendications territoriales à l’égard de l’Azerbaïdjan.

M. Aliev a également exigé l’ouverture d’un corridor extraterritorial qui relierait l’Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan en passant par la région stratégique de Syunik en Arménie.

Le corridor de Zangezur doit être ouvert et il le sera », a-t-il déclaré, ajoutant :  « J’ai déjà dit qu’ils ne devaient pas nous irriter et qu’ils devaient comprendre que c’est nous qui avons le dernier mot… Dans le monde moderne, le facteur de la force est au premier plan, et personne ne doit l’oublier. »

M. Pachinian a répondu en insistant sur le projet « Crossroads of Peace » de son gouvernement, qui prévoit des liaisons de transport conventionnelles entre les deux États du Caucase du Sud. Il a déclaré qu’Erevan attendait toujours la réponse de Bakou à sa « proposition très concrète » sur la question, faite après ses derniers entretiens avec Aliev en octobre.

M. Pachinian n’a pas non plus divulgué cette proposition. La partie azerbaïdjanaise souhaite que les personnes et les marchandises transportées vers et depuis le Nakhitchevan via le Syunik soient exemptées des contrôles frontaliers arméniens.

Des responsables arméniens ont déclaré l’année dernière que l’Azerbaïdjan pourrait planifier une nouvelle agression militaire contre l’Arménie après avoir accueilli le sommet sur le climat COP29 en novembre.

Les critiques internes de M. Pachinian ont dépeint les dernières remarques d’Aliev comme une nouvelle indication des préparatifs de guerre de Bakou. Ils ont accusé M. Pachinian de ne pas faire grand-chose pour contrer cette menace.

L’opposition arménienne affirme depuis des années que la politique d’apaisement de Pachinian à l’égard de l’Azerbaïdjan ne fait qu’encourager Aliev à rechercher davantage de concessions arméniennes et n’apportera pas de paix réelle.

 

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