N. Pachinian confirme son refus d’accueillir le sommet de l’Union eurasienne

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Le Premier ministre arménien a confirmé mercredi 4 décembre qu’il refusait d’accueillir le prochain sommet de l’Union économique eurasienne (UEE) et a déclaré que l’Arménie ne débloquerait pas son adhésion à un autre bloc dirigé par la Russie : l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC).
Le sommet prévu pour le 25 décembre devait se tenir à Erevan à la fin de la présidence tournante d’un an de l’Arménie au sein de ce bloc commercial composé de cinq États ex-soviétiques. Il aura lieu à Saint-Pétersbourg. Le ministère arménien des Affaires étrangères a minimisé le changement de lieu la semaine dernière, affirmant qu’il avait été décidé par les dirigeants des États membres de l’UEE.
N. Pachinian a toutefois donné une explication différente, affirmant que tous ces dirigeants n’étaient pas les bienvenus en Arménie.
« J’ai personnellement estimé qu’il n’était pas opportun d’organiser l’événement en Arménie parce que malheureusement, pour des raisons que vous connaissez, tous les membres du Conseil économique suprême de l’UE ne sont pas souhaitables pour l’Arménie », a-t-il déclaré, en réponse à une question d’un parlementaire de l’opposition.
N. Pachinian n’a nommé personne. Il n’était pas clair s’il faisait référence au président russe Vladimir Poutine ou au président biélorusse Alexandre Loukachenko. Ce dernier a provoqué une nouvelle querelle diplomatique entre Minsk et Erevan au début de l’année avec des commentaires pro-azerbaïdjanais lors d’une visite en Azerbaïdjan.
Des analystes arméniens et des figures de l’opposition ont suggéré que les autorités d’Erevan ont refusé d’accueillir le sommet de l’UEE en raison de leur réticence à recevoir Poutine plus d’un an après avoir ratifié de manière controversée le traité fondateur de la Cour pénale internationale (CPI), également connu sous le nom de Statut de Rome. Au début de l’année 2023, la CPI a lancé un mandat d’arrêt contre M. Poutine pour des crimes de guerre qui auraient été commis lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Mercredi, N. Pachinian a de nouveau refusé de dire explicitement si le dirigeant russe risquait d’être arrêté s’il se rendait en Arménie. Il s’est plaint que Moscou ait rejeté une proposition arménienne de signer un accord bilatéral qui aurait vraisemblablement immunisé M. Poutine contre les mandats d’arrêt de la CPI.
Le ministère russe des Affaires étrangères a, quant à lui, insisté sur le fait que l’acceptation par Erevan de la juridiction de la Cour de La Haye « porte directement atteinte aux relations arméno-russes ». « Et pas seulement de manière symbolique, mais aussi de manière très concrète », a souligné la porte-parole du ministère, Maria Zakharova, lors d’un point de presse.
La ratification du statut de Rome a mis en lumière le fossé grandissant entre l’Arménie et la Russie, accusée par Erevan de ne pas honorer, comme les autres États membres de l’OTSC, ses engagements en matière de sécurité à l’égard de la nation du Caucase du Sud. N. Pachinian a boycotté un autre sommet de l’OTSC la semaine dernière, conformément à la suspension effective, au début de l’année, de l’adhésion de l’Arménie à l’alliance militaire dirigée par la Russie.
À l’issue du sommet du 28 novembre, M. Poutine a exprimé l’espoir que l’Arménie « reprenne ses activités à grande échelle dans le cadre de cette organisation ». Il a rejeté les critiques formulées par Erevan à l’encontre de l’OTSC, les liant aux « processus politiques internes en Arménie » et à la reconquête du Haut-Karabakh par l’Azerbaïdjan. M. Poutine a également nié toute « agression extérieure contre l’Arménie elle-même ».
« La situation liée au Karabakh n’a rien à voir avec cela », a rétorqué N. Pachinian. Il a expliqué qu’il avait gelé l’adhésion de l’Arménie après ce qu’il considère comme l’incapacité de l’OTSC à répondre correctement aux attaques azerbaïdjanaises contre les zones frontalières arméniennes, menées après la guerre de 2020 au Karabakh.Il a également déclaré que la reprise de la participation de l’Arménie aux activités de l’OTSC devenait « de plus en plus difficile, voire impossible ». Il n’a toutefois pas précisé quand il retirerait officiellement son pays de l’alliance.

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