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Les outrances du ministère des Affaires étrangères azerbaïdjanais dans sa réponses au président Macron
« Les nouvelles déclarations infondées du président français contre l’Azerbaïdjan et ses déclarations provocatrices qui déforment les faits réels sont inacceptables », a déclaré Aïkhan Hadjizadé, porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères, en réponse à une question des médias sur les déclarations du président français contre l’Azerbaïdjan lors de la conférence des ambassadeurs, rapporte l’APA.
« Il est intéressant de noter que la France, qui se présente comme un défenseur du droit international, n’a jamais critiqué la violation flagrante des normes et principes du droit international à l’égard de l’Azerbaïdjan, la politique de nettoyage ethnique, les massacres et les crimes contre l’humanité perpétrés par l’Arménie contre l’Azerbaïdjan.
Nous tenons à rappeler une fois de plus à la partie française que la guerre juste menée par l’Azerbaïdjan sur ses territoires souverains en vertu des normes et principes du droit international n’avait pour seul but que de mettre fin à l’occupation arménienne.
A l’heure où de véritables conditions de paix ont été créées dans la région, nous condamnons fermement ces déclarations provocatrices de la France, qui remettent en cause la souveraineté de l’Azerbaïdjan sur ses territoires, préparent l’Arménie à la revanchisme et mènent à la militarisation extensive de ce pays.
L’attribution à l’Azerbaïdjan des activités infructueuses de la France dans ses territoires d’outre-mer, qui sont une manifestation de sa politique néocoloniale insidieuse, atteste de la politique erronée de la France. Au lieu de blâmer d’autres pays, il serait plus utile que la France tire les leçons de sa politique étrangère incompétente.
« Nous demandons à la France de cesser ses démarches qui ne servent pas la paix et qui compromettent la stabilité dans la région », a noté le porte-parole du ministère.
A noter que le président français Emmanuel Macron a déclaré le 6 janvier 2025 lors de son discours à la Conférence des ambassadeurs que « la Russie, en changeant son alliance, a soutenu les actions de l’Azerbaïdjan contre l’Arménie ». Il a également noté que « la France, ces derniers mois, a été attaquée par l’Azerbaïdjan avec des interventions inacceptables dans plusieurs de ses territoires d’outre-mer, notamment en Nouvelle-Calédonie. L’Azerbaïdjan, sans comprendre que nous défendons le droit international et l’Arménie, pense avoir résolu le problème ».
Mise au point
La déclaration azerbaïdjanaise s’inscrit dans une logique familière de déformation des faits historiques et actuels. En affirmant que la guerre menée par l’Azerbaïdjan était « juste » et conforme au droit international, Bakou cherche à justifier des actions qui se sont traduites par des crimes contre l’humanité et des violations flagrantes des droits humains et des principes de base du droit humanitaire.
L’Azerbaïdjan accuse l’Arménie de « nettoyage ethnique », mais la réalité est que la population arménienne du Haut-Karabagh a été massivement contrainte de fuir après un blocus intégral de 9 mois visant à affamer la population suivi d’une offensive militaire brutale en 2023. Les récits d’exode et d’attaques indiscriminées révèlent une autre vérité, bien différente de celle évoquée par Bakou.
Les « conditions de paix » évoquées : Parler de « véritables conditions de paix » tout en poursuivant des discours agressifs envers l’Arménie relève d’une hypocrisie flagrante. Ces conditions ne peuvent exister que si les droits des Arméniens sont garantis et si des négociations sont menées de bonne foi. Or, l’Azerbaïdjan continue de militariser ses frontières et de refuser toute discussion équitable sur le statut des Arméniens du Karabagh.
Les remarques sur un prétendu « revanchisme arménien » alimenté par Paris sont de pure propagande. La réalité est que l’Arménie, épuisée par le conflit et les pressions diplomatiques, cherche avant tout à assurer la survie de son peuple et de son identité dans ses territoires reconnus internationalement.
En ce qui concerne les accusations contre la France, la réponse azerbaïdjanaise constitue une manœuvre dilatoire destinée à détourner l’attention des violations de droit commises par Bakou.
Ces affirmations de néocolonialisme, visant la politique française en Nouvelle-Calédonie et ailleurs, sont hors de propos. Elles traduisent une tentative de l’Azerbaïdjan de détourner les critiques légitimes sur ses propres pratiques en les redirigeant vers des sujets sans rapport avec le conflit du Caucase.
Contrairement à ce qu’affirme le porte-parole azerbaïdjanais, la France ne s’oppose pas à la souveraineté de l’Azerbaïdjan. Ce que Paris critique, c’est l’usage de la force et le refus de garantir les droits des Arméniens. Ces principes sont au cœur du droit international que la France défend activement.
En dénonçant les agissements de Bakou, Emmanuel Macron exprime une position alignée avec les préoccupations de nombreux partenaires internationaux, notamment sur la question des droits humains et de la stabilité régionale. Il ne s’agit pas d’ingérence, mais d’une prise de position éthique dans un contexte où le silence équivaudrait à de la complaisance.
La déclaration azerbaïdjanaise, repose une nouvelle fois sur une rhétorique agressive qui complique davantage les perspectives de paix. L’Arménie et la France, chacune à leur manière, soulignent l’importance de négociations basées sur le respect mutuel et le droit international. Mais face à l’intransigeance de Bakou, il est clair qu’une réponse ferme et coordonnée est nécessaire pour éviter de cautionner des narratifs déconnectés de la réalité et contraires à toute perspective de réconciliation durable.
Paul Nazarian