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L’Arménie envisage un partenariat avec les États-Unis pour la technologie nucléaire civile
Erevan aspire à moderniser son secteur nucléaire avec le soutien de Washington, une demande historique qui pourrait redéfinir les relations énergétiques entre les deux pays.
Pour la première fois, l’Arménie a officiellement exprimé son intention de conclure un accord avec les États-Unis sur la technologie nucléaire civile, une étape qui pourrait permettre la construction d’une centrale moderne pour remplacer le complexe vieillissant de Metsamor, vestige de l’ère soviétique. Cette demande, confirmée par un porte-parole du département d’État américain dans des commentaires adressés à CivilNet, est actuellement à l’étude par Washington.
« Le gouvernement américain ne partage pas les détails du processus de négociation, mais nous pouvons dire que le département d’État accorde à la demande de l’Arménie pour un accord 123 l’attention et la considération nécessaires », a déclaré le porte-parole, refusant toutefois de préciser le calendrier ou les modalités d’une décision finale.
Cet accord, connu sous le nom d’« article 123 » en référence à la loi américaine sur l’énergie atomique, est une condition préalable pour tout transfert de matériaux ou d’équipements nucléaires depuis les États-Unis vers un pays tiers. Actuellement, Washington a conclu de tels accords avec 48 pays et territoires. L’Arménie, bien que signataire d’un protocole d’accord avec les États-Unis en 2022, ne fait pas encore partie de cette liste.
Une demande stratégique aux implications économiques et géopolitiques
La requête arménienne intervient dans un contexte où Erevan cherche à diversifier ses partenariats énergétiques et à réduire sa dépendance envers la Russie, partenaire historique dans le domaine nucléaire. En juin dernier, Armen Grigoryan, secrétaire du Conseil de sécurité arménien, avait déclaré que « la balle était dans le camp des États-Unis » concernant les initiatives nucléaires, laissant entrevoir les ambitions d’Erevan.
De son côté, Hakob Vardanyan, vice-ministre de l’énergie, avait confirmé l’été dernier que des discussions étaient en cours pour approfondir la coopération nucléaire entre les deux nations, sans pour autant dévoiler les détails du cadre envisagé.
Metsamor, un enjeu urgent
La centrale de Metsamor, mise en service en 1976, représente un véritable défi pour l’Arménie. Bien qu’elle fournisse environ 40 % de l’électricité nationale, son fonctionnement suscite des inquiétudes, notamment en raison de son emplacement dans une zone sismique active et de sa conception obsolète. Le soutien américain pourrait permettre à l’Arménie de développer une alternative durable et sécurisée tout en renforçant les liens bilatéraux.
Une opportunité sous condition
Bien que l’accord envisagé puisse ouvrir des perspectives prometteuses, il implique un processus de négociation complexe. Les exigences des États-Unis en matière de sécurité nucléaire et de non-prolifération, combinées à des considérations stratégiques, pourraient prolonger les discussions. Toutefois, cette initiative marque une nouvelle ère dans la relation entre les deux pays, symbolisant l’ambition d’Erevan de s’inscrire dans un cadre de coopération internationale renforcée.
Photo Max Sivaslian