L’archevêque Bagrat Galstian admet ses « erreurs »

L’archevêque Bagrat Galstian, qui a mené des manifestations antigouvernementales massives en mai et juin, s’est excusé auprès de ses partisans de n’avoir pas réussi à renverser le Premier ministre Nikol Pachinian et s’est engagé à poursuivre sa campagne en faveur d’un changement de régime.
M. Galstanian est devenu le chef d’un mouvement soutenu par l’opposition à la suite des manifestations qui ont éclaté dans la province du Tavouch, dans le nord de l’Arménie, en avril, après la décision de N. Pachinian de céder quatre zones frontalières locales à l’Azerbaïdjan. Après avoir échoué à faire échouer le transfert de terres, il a déplacé les manifestations à Erevan pour exiger la démission du Premier ministre.
L’ecclésiastique au franc-parler, qui dirigeait jusqu’alors le diocèse du Tavouch de l’Église apostolique arménienne, a attiré moins de monde lorsqu’il a repris les manifestations en octobre. Il n’a pas organisé d’autres rassemblements depuis lors.
« Je n’ai pas honte de m’excuser pour ce que j’ai fait et ce que je n’ai pas fait, a déclaré M. Galstanian lors d’une conférence de presse organisée à la fin de l’année. La responsabilité des divers revers et de l’échec à atteindre le résultat final [de la campagne] m’incombe entièrement, alors que le succès et la victoire appartiennent à mon peuple bien-aimé », a-t-il déclaré, ajoutant que lui et ses alliés essaieront d’évincer N. Pachinian en 2025.
Commentant ses erreurs, M. Galstanian a cité des lacunes « organisationnelles » et a déclaré qu’il avait accordé trop de confiance aux groupes qui l’ont soutenu. Il n’a nommé aucun d’entre eux.
Pratiquement toutes les forces d’opposition arméniennes ont rejoint ou soutenu le mouvement dirigé par Mgr Galstanian lorsqu’il a pris de l’ampleur en mai. Mais certaines d’entre elles ont par la suite critiqué l’archevêque pour l’absence d’une feuille de route claire vers un changement de régime et d’une détermination à y parvenir.
Mgr Galstanian a rejeté ces critiques tout en refusant une nouvelle fois de faire la lumière sur ses prochaines actions. Il a déclaré qu’il en discutait actuellement avec les membres de son entourage. Il a indiqué qu’ils se préparaient à une « lutte prolongée ».
Mgr Galstanian a fait l’objet d’attaques cinglantes de la part de membres éminents du parti au pouvoir, le Contrat civil, lorsqu’il a pris en charge les manifestations contre les concessions territoriales unilatérales d’Erevan à Bakou. En mai, N. Pachinian a affirmé que des « agents » des services de renseignement étrangers étaient impliqués dans les manifestations. Certains de ses alliés politiques ont qualifié Galstanian d’espion russe. L’ecclésiastique de 53 ans, qui possède également la citoyenneté canadienne, s’est moqué de ces allégations.

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