La Russie se montre prudente à l’égard du nouvel accord américano-arménien

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La Russie a réagi avec prudence à la signature imminente d’un accord américano-arménien sur le « partenariat stratégique », tout en mettant en garde contre la détérioration de ses relations avec l’Arménie.
« Nos amis arméniens ont le droit souverain absolu de développer des relations dans toutes les directions, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. « Nous continuons à partir de l’essentiel : nous avons nos propres relations bilatérales avec l’Arménie, nous apprécions ces relations et nous avons l’intention de les développer davantage. »
S’adressant aux journalistes quelques heures avant la signature prévue de l’accord à Washington, M. Peskov a déclaré que les États-Unis « n’ont jamais joué un rôle particulièrement stabilisateur dans le Caucase du Sud » et qu’ils continuent « d’essayer par tous les moyens d’entraîner de plus en plus de pays dans leur sillage ».
« L’essentiel n’est pas ce que vous avez signé ou comment vous l’avez signé, mais ce qui en découle », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d’une autre conférence de presse à Moscou. Nous avons également utilisé le terme de « partenariat stratégique » dans un certain nombre d’accords avec des pays occidentaux, mais ils n’ont jamais exigé de l’un ou l’autre des participants qu’ils agissent contre une tierce partie.
M. Lavrov a affirmé qu’Erevan subirait des pressions de la part des États-Unis pour prendre de telles mesures à l’encontre de Moscou et, en particulier, adhérer aux sanctions occidentales imposées à la Russie depuis son invasion de l’Ukraine en 2022.
Les entrepreneurs arméniens ont tiré parti de ces sanctions en réexportant des marchandises vers et depuis la Russie. C’est le principal moteur de la forte croissance économique enregistrée par l’Arménie au cours des trois dernières années.
Les échanges commerciaux entre la Russie et l’Arménie sont montés en flèche depuis 2022, malgré le fossé qui s’est creusé entre les deux alliés de longue date. L’administration du Premier ministre Nikol Pachinian cherche à réorienter l’Arménie vers l’Occident en réponse à ce qu’elle considère comme un manquement de la Russie à ses engagements de sécurité envers le pays du Caucase du Sud.
Il y a un an, N. Pachinian a gelé l’adhésion du pays à l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), dirigée par la Russie. La semaine dernière, son gouvernement a officiellement annoncé son intention d’adhérer à l’Union européenne, ce qui a suscité de sévères mises en garde de la part de Moscou.
M. Lavrov a réitéré ces avertissements en déclarant que l’adhésion à l’UE était « incompatible » avec le maintien de l’Arménie au sein de l’Union économique eurasienne (UEE), un bloc commercial dirigé par la Russie qui lui permet d’accéder sans droits de douane au vaste marché russe.
Le plus haut diplomate russe a néanmoins évoqué la poursuite du « dialogue » avec Erevan. Il a révélé que le ministre arménien des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, avait accepté une invitation officielle à se rendre à Moscou. « J’espère que cette visite aura lieu bientôt », a ajouté M. Lavrov.

 

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