Erevan poursuivra sa demande d’adhésion à l’UE

Le premier ministre Nikol Pashinian a indiqué jeudi que son gouvernement poursuivrait ses projets d’adhésion de l’Arménie à l’Union européenne malgré les avertissements sérieux de la Russie.
M. Pashinian a fait référence à l’approbation par le gouvernement, le 9 janvier, d’un projet de loi appelant au « lancement d’un processus d’adhésion de l’Arménie à l’Union européenne », lorsqu’il s’est exprimé lors du Forum économique mondial annuel de Davos, en Suisse.
« Il est très probable que notre parlement adopte cette loi », a-t-il déclaré. « Cela signifierait légalement que nous entamons le processus de rapprochement avec l’Union européenne.
Moscou n’a pas tardé à déplorer le projet d’adhésion d’Erevan à l’UE, le vice-premier ministre russe Alexei Overchuk le qualifiant de « début du retrait de l’Arménie » de l’Union économique eurasienne (UEE). M. Overchuk a averti que la nation du Caucase du Sud risquait de perdre son accès sans droits de douane au vaste marché russe et de devoir payer beaucoup plus cher le gaz naturel et les denrées alimentaires russes.
M. Pashinian a téléphoné au président russe Vladimir Poutine à la fin de la semaine dernière pour lui faire part de ses projets. M. Poutine a fait des « commentaires correspondants » en réponse à ses explications, a indiqué le Kremlin, sans donner plus de détails.
La question a également été inscrite à l’ordre du jour des entretiens entre le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et son homologue arménien, Ararat Mirzoyan, qui se sont déroulés mardi à Moscou. M. Lavrov s’est abstenu de tout commentaire à ce sujet lors de la conférence de presse conjointe qu’il a tenue à l’issue de ces entretiens qu’il a qualifiés de « francs » et de « très utiles ».
M. Pashinian n’a pas précisé à Davos quand le parlement arménien débattrait du projet de loi en question. Le président du parlement, Alens Simonian, n’a rien dit non plus à ce sujet jeudi lors d’une table ronde à Erevan avec ses homologues en visite et d’autres législateurs de haut rang de plusieurs pays baltes et d’Europe du Nord.
M. Pashinian a déclaré qu’il souhaitait que son pays rejoigne un jour l’UE parce que « nous sommes une démocratie ». Il n’a pas commenté le coût économique de ce changement de politique étrangère critiqué par l’opposition arménienne. Les dirigeants de l’opposition affirment que l’Arménie n’a pratiquement aucune chance d’être admise dans l’UE et que M. Pashinian utilise cette question pour tenter de relancer sa popularité en berne.
La part de l’UE dans le commerce extérieur de l’Arménie a considérablement diminué depuis l’arrivée au pouvoir de M. Pashinian en 2018. Selon les données du gouvernement arménien, elle s’élevait à 7,5 % en janvier-novembre 2024, en forte baisse par rapport aux 24,3 % de 2017. En revanche, la part de la Russie est passée de 26,7 % à 41 % au cours de la même période. Les échanges commerciaux entre la Russie et l’Arménie ont explosé depuis 2022.

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