Dispersion d’une manifestation d’ouvriers du nouvel aéroport d’Istanbul

Les forces de sécurité ont dispersé vendredi
à l’aide de gaz lacrymogène une manifestation d’ouvriers du chantier du
troisième aéroport d’Istanbul, censé ouvrir fin octobre, contre leurs
conditions de travail, selon les médias locaux.

Des centaines d’ouvriers manifestaient devant le chantier de l’aéroport,
l’un des nombreux projets gigantesques lancés sous la houlette du président
Recep Tayyip Erdogan, a rapporté l’agence privée DHA.

Mais les forces de l’ordre sont intervenues à l’aide de gaz lacrymogènes
pour disperser les manifestants, selon DHA.

Des images partagées sur les réseaux sociaux par différents syndicats et
médias montraient les ouvriers, certains avec leurs vestes et casques de
chantier, en train de manifester.

« Nous sommes des ouvriers, nous avons des droits, nous nous battrons pour
les obtenir », scandaient-ils, selon les vidéos.

Les ouvriers déplorent des décès et des accidents sur le chantier et de
mauvaises conditions de vie dans les logements qu’ils occupent sur place.
Selon les témoignages recueillis par le quotidien d’opposition Cumhuriyet,
certains ouvriers se plaignent ainsi de la présence de puces et de punaises de
lit.

« Hier, l’un de nos amis a été blessé dans un accident d’autobus. La veille,
un autre ami a été blessé. Notre ami est tombé d’un toit et s’est blessé »,
raconte l’un d’eux, sous couvert d’anonymat, selon des propos rapportés par
Cumhuriyet.

Lors d’une visite organisée pour la presse en avril, le ministre des
Transports avait affirmé que 27 ouvriers avaient perdu la vie, dont 13 dans
des accidents du travail.

Mais les manifestants cités par Cumhuriyet affirmaient vendredi que ces
chiffres étaient bien en-deçà de la réalité.

Les travaux mobilisent 35.000 personnes qui travaillent par vacations, dont
3.000 ingénieurs et personnels administratifs.

L’aéroport doit ouvrir fin octobre.

Durant une première phase, il aura une capacité de 90 millions de passagers
par an, pour atteindre 150 millions de passagers en 2023, a affirmé le chef de
l’Etat à l’occasion d’un premier atterrissage effectué en juin.

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