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(Pendant 7 jours)

Cette dangereuse envie d’occident, par Mooshegh Abrahamian

Les directions que l’exode a prises eurent des motivations essentiellement pratiques. Ceux qui habitaient, mettons à l’est d’une ligne Trébizonde-Erzindjan-Diarbekir, se réfugièrent en Arménie indépendante puis bolchévique, en Iran ou en Irak. Les autres trouvèrent plus facile la fuite vers l’ouest via Constantinople ou Smyrne, ou le sud (Syrie ou Liban), rejoignant leurs frères rescapés des routes de la mort. Les historiens rectifieront les lignes de partage que je ne fais qu’évoquer ici.
Le retard de développement, notamment en ce qui concernait les biens de consommation et le niveau de vie ont créé chez l’homo sovieticus des envies d’ailleurs.
A leurs parents et amis d’Occident, dont ils voyaient bien qu’ils jouissaient de la liberté de s’épanouir, je me souviens que le mot qui leur venait à la bouche était « DJEAN » pantalon de cowboy objet de commerce lucratif pour qui avait la chance de pouvoir s’en procurer !!!!
Le manque était si grand que, depuis lors, la pénétration de l’influence occidentale a pris la forme d’une déferlante. L’individualisme sans limites avec toute ses perversités (que je ne développe pas ici) a fait des ravages partout.
Bien sûr, les élites anglo-saxonnes ont vu là l’occasion de REMODELER le monde à leur image, balayant du même coup toutes les oppositions.
Avec Fukuyama se profilait la fin de l’histoire, l’abolition des régimes faisant obstacle à la réalisation de cet idéal, et l’avènement de l’Homo Universalis au mode de vie formaté et uniformisé. Peu importera alors de savoir qui on est, quelle est notre histoire et celle de notre famille, notre nom : nous serons « de France, des Usa, d’Allemagne etc et nous pourrons nous déplacer facilement puisque nous n’aurons pas d’identité propre.
On a résumé avec justesse cette opposition entre les « anywhere » ( ceux qui sont de n’importe où) et les somewhere, ceux qui sont attachés à leur sol et à leurs racines.
Georges Soros est l’artisan de cette évolution avec son OPEN SOCIETY, instrument à instiller partout le modèle à coups de millions de dollars.
Parallèlement, les USA recrutent et forment les élites de demain. Maya Sandu présidente pro-occidentale de Moldavie, par exemple, a étudié en 2010 à la Kennedy School of Public Administration, à Harvard. Puis, de 2010 à 2012, elle a été nommée conseillère du Directeur exécutif de la World Bank à Washington…..
Elle est loin d’être la seule parmi les élites et dirigeants mondialisés.
Ils font même exception, ceux qui comme Orban ou Fico, Poutine ou XI Jing Pin ont refusé de modifier la constitution de leur pays pour y introduire « l’Etat de droit », les revendications exorbitantes des LGBT et pour défendre la famille. Ils ont introduit une loi interdisant les Associations dont plus de 25% du capital est étranger et ont refusé de se joindre à la croisade anti-russe « spontanée » et quasi unanime sous la bannière de l’OTAN.

Naturellement, si la persuasion ne marche pas, nos partisans de la liberté et de la démocratie ont des moyens de coercition de toute nature, allant des sanctions économiques aux guerres ouvertes, en passant par les coups d’état et les révolutions printanières ou colorées dont leurs officines sont depuis longtemps des spécialistes.

Pour ce qui concerne l’Arménie, la question n’est pas de savoir quelle est la « proximité » de Pachinian et de ses partisans avec le parti démocrate américain et son allié Macron. Même si avoir signé un « accord stratégique » avec Antony Blinken à quelques jours de l’arrivée de Donald Trump – et ne pas avoir été reçu par ce dernier début février- nous en donne une petite idée.
Ou dans quelle mesure les « Associations » occidentales ont aidé à sa prise de pouvoir.
Car il n’est que la partie émergée de l’iceberg.
Dans quelle mesure la jeunesse a-t-elle été « contaminée » par ces idées, là est l’essentiel.
Ce qui a porté les héros de Sardarapat ( mai 1918), les héros de la guerre de 1992-94 dont Monte Melkonian, tous ceux qui ont combattu avec l’énergie du désespoir de 2020 à 2022, c’est leur identité, la défense de leur liberté et de leur patrie, de leur patrimoine- leurs églises, l’Eglise Apostolique Arménienne, et peu importait qu’ils soient croyants ou non.
Combien sont-ils les anywhere qui choisiront la fuite définitive plutôt que de défendre la patrie au péril de leur vie comme leurs illustres ancêtres ?
La France a sacrifié 1,5 millions des siens en 1914-8 au nom de cet idéal, mais en 1940 ce fut une autre histoire et c’est 25 millions de soviétiques qui ont sauvé le confort, la démocratie la liberté de la France et de l’Europe.
Combien d’Américains sont-ils prêts à mourir pour « défendre la démocratie », en plus des troupes professionnelles ?
Au bout de 58 000 morts, les Américains ont été battus par des Vietnamiens qui croyaient à leur identité nationale et qui l’ont prouvé avec 1,5 millions de morts.
Pachinian prépare la défaite finale en avalant couleuvres sur couleuvres car nous savons que le monstre est insatiable.
Seule la levée en masse avec comme devise la Patrie ou la mort comme en France en 1792 ou comme à Sardarapat en 1918 pourra sauver le pays.
Une nouvelle agression pourra même être évitée quand l’ogre sentira cette détermination de la nation.
Pachinian suscitera-t-il cette levée en masse ? Non.
Y aura-t-il des chefs convaincus pour mobiliser tous les patriotes ?
L’Arménie est-elle capable de ce sursaut ?
Là est toute la question.

Mooshegh Abrahamian
Carpentras le 03/02/2025


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