Amnisty international dénonce les conditions du procès de Ruben Vardanyan

Marie Struthers, directrice du programme Europe de l’Est et Asie centrale d’Amnesty International, a réagi à l’ouverture du procès de Ruben Vardanyan, ancien ministre d’État de facto au Haut-Karabakh, une région séparatiste que l’Azerbaïdjan a ramenée sous son contrôle total en 2023 :
« Les autorités azerbaïdjanaises affirment qu’elles ont jugé Ruben Vardanyan afin qu’il rende des comptes pour les crimes dont elles l’ont accusé. Mais en lui refusant le droit à un procès équitable, elles font exactement le contraire de la justice. Les autorités doivent respecter et garantir les droits de Ruben Vardanyan à un procès équitable.

« Ruben Vardanyan a fait état de graves allégations de violations des droits humains, notamment de mauvais traitements en détention, de contrainte à signer des documents falsifiés et d’impossibilité de préparer sa défense. Les autorités doivent mener sans délai une enquête approfondie, indépendante, impartiale et efficace sur ces graves allégations et traduire en justice les personnes soupçonnées d’en être responsables.
« Les autorités doivent permettre à Ruben Vardanyan d’avoir pleinement accès à ses avocats et lui donner le temps et la possibilité de préparer sa défense.
« La communauté internationale doit suivre de près cette affaire très médiatisée, afin de garantir à Ruben Vardanyan le droit à un procès équitable et à la justice.
Contexte

Ruben Vardanyan, éminent homme d’affaires et philanthrope qui s’est installé au Haut-Karabakh en 2022 et est devenu ministre d’État de facto la même année, a été arrêté par les autorités azerbaïdjanaises le 27 septembre 2023, au cours de l’exode massif des Arméniens de souche qui a suivi la prise du pouvoir par l’armée azerbaïdjanaise. Il a été maintenu en détention depuis lors et fait l’objet de multiples accusations, notamment de « financement du terrorisme » et de « création de groupes armés illégaux ».
Dans une lettre ouverte qui lui est attribuée et qui a été publiée dans les médias, il se plaint de nombreuses violations de ses droits de l’homme, notamment du droit à un procès équitable. Selon cette lettre, il a passé la majeure partie de sa détention en isolement et en cellule de punition, privé d’hygiène de base, soumis à des pressions pour signer des documents falsifiés antidatés, et n’a eu qu’un mois pour se familiariser avec un vaste dossier en azéri, une langue qu’il ne comprend pas, ainsi qu’avec sa défense.
Contact : media@aiusa.org


Nos lecteurs ont lus aussi