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Allemagne: procès d’ex-députés pour corruption présumée en lien avec l’Azerbaïdjan
Deux anciens députés du parti conservateur allemand ont comparu jeudi en justice pour corruption présumée en lien avec l’Azerbaïdjan au sein du Conseil de l’Europe, dans le cadre de l’affaire dite du « caviargate ».
Le principal accusé, Eduard Lintner, 80 ans, ancien député du Bundestag (1976-2009) et ancien membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), est soupçonné d’avoir reçu plusieurs millions d’euros de l’Azerbaïdjan entre 2008 et 2016 via des sociétés écrans.
Cet ancien secrétaire d’Etat auprès du ministère de l’Intérieur, membre du parti bavarois CSU, allié au grand parti conservateur CDU, aurait reversé une
partie de l’argent à d’autres membres de l’APCE pour qu’ils votent en faveur de l’Azerbaïdjan ou en parlent de façon positive dans les médias.
Ce pays, membre depuis 2001 du Conseil de l’Europe, organisation basée à Strasbourg (est de la France), est régulièrement pointé du doigt pour ses atteintes aux droits de l’Homme. Or, l’une des principales missions de l’APCE est justement la défense et le respect des droits humains.
Selon le parquet, M. Lintner aurait notamment recruté Axel Fischer, ancien député de la CDU, qui a également comparu jeudi devant le tribunal de Munich (sud).
Les deux hommes rejettent les accusations.
Si M. Lintner a refusé de s’exprimer, l’avocat de M. Fischer a lu une déclaration dans laquelle son client juge son inculpation « sans fondement » en l’absence selon lui de toute preuve d’accord illicite ou de remise d’argent.
M. Fischer aurait perçu 58.000 euros entre 2011 et 2014, puis 26.300 euros entre 2015 et 2016 pour voter en faveur de l’Azerbaïdjan à l’APCE, selon les procureurs.
Et M. Lintner aurait aussi versé 150.000 euros à une autre députée CDU.
En 2018, la commission d’enquête sur les allégations de corruption visant des élus ou d’anciens élus de l’APCE avait établi « un fort soupçon » à l’égard de plusieurs d’entre eux, dont M. Lintner et Mme Strenz.
Elle les soupçonnait d’avoir été « achetés » par les autorités de l’Azerbaïdjan en échange notamment de leur vote, en janvier 2013, contre un rapport dénonçant la situation des prisonniers politiques dans cette ex-république soviétique.
Certains élus se seraient en plus vu offrir du caviar, des tapis et des nuits dans des hôtels de luxe de Bakou, ce qui valut à l’affaire d’avoir été baptisée à l’époque « caviargate ».
Deux autres personnes, soupçonnées d’avoir établi des contacts et effectué des paiements, sont aussi jugées pour complicité dans ce procès à Munich dont des audiences sont programmées jusqu’à la fin août.
Munich (Allemagne), 16 jan 2025 (AFP) –