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En cet après -midi du 6 décembre, Alice Mavian s’est éteinte à Paris, à l’hôpital de La Salpétrière, des suites d’une longue maladie contre laquelle elle a lutté avec un courage extraordinaire. Outre qu’elle a porté de manière exemplaire la mémoire de son père résistant, sa riche personnalité aux potentiels multiples a animé avec ténacité, pendant des décennies, les cercles culturels de la diaspora et la presse arménienne. Achkhar, mensuel bilingue où elle a participé activement aux pages culturelles, puis, à l’extinction du titre, elle a initié avec deux collaboratrices, Alakyaz, mensuel en ligne particulièrement voué aux cultures arméniennes. Esprit curieux, elle a soutenu les arts et les artistes arméniens, elle était ouverte aux différentes propositions de sujets d’articles qu’elle savait accueillir avec intérêt, elle s’est montrée toujours vigilance à la régularité des parutions et à la qualité des contenus. Sa disparition laisse un vide au sein du mouvement qui se donne comme objectif la préservation et la poursuite des valeurs ancestrales, venues du lointain passé de l’Arménie et à celles d’un peuple créatif et bien vivant d’aujourd’hui en Arménie et à travers la diaspora.
Alice Mavian était née à Paris le 22 juin 1936 au sein d’une famille engagée dans le combat politique contre l’occupant nazi. Son père, Mihran, s’est distingué comme résistant communiste, arrêté par la Gestapo, interné au camp de Royallieu à Compiègne, puis déporté vers les camps de concentration d’Auschwitz et de Buchenwald. Rescapé, survivant de ces années tragiques, il a transmis à sa fille Alice le sens des valeurs de combativité, de fraternité, de dignité. Celle-ci a porté haut la mémoire de ce père qu’elle admirait et dont elle était fière en participant aux commémorations des victimes et héros de la Déportation Elle a traduit le livre qu’il avait écrit Par-delà les ténèbres, paru en 2010, pour laisser une trace de son expérience de l’horreur des camps, souvenirs de ces temps maudits afin de mettre en garde les jeunes générations des idéologies dangereuses qui menacent l’humanité.
Enseignante attentive à ses élèves, mère de famille soucieuse des siens, de son fils Thierry et de son petit-fils Blaise à qui elle a transmis le goût de la culture et la passion pour l’Arménie. Alice Mavian s’est aussi consacrée à la vie associative de la communauté arménienne. Elle aura marqué par sa régulière et forte présence au sein de l’UCFAF l’activité de l’Union culturelle française des Arméniens de France.
Marguerite Haladjian
Les obsèques auront lieu le vendredi 13 décembre,
A 14h à la Cathédrale Apostolique Arménienne, rue Jean Goujon à Paris
A 16h au cimetière communal de Bagneux
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