CCACF : un dîner annuel sous le signe des droits des femmes et de la reconnaissance

Près de 400 personnes se sont réunies hier dans la somptueuse salle des fêtes de l’Hôtel-de-Ville de Paris à l’occasion du dîner annuel du Conseil de coordination des associations assyro-chaldéennes de France (CCACF). Cette soirée, désormais un rendez-vous incontournable pour la communauté assyro-chaldéenne et ses soutiens, était placée sous le signe des droits des femmes. Un engagement fort, à la fois universel et ancré dans la réalité des minorités d’Orient, où les femmes restent particulièrement exposées aux violences et aux discriminations, comme l’ont rappelé les 2 coprésidents du CCACF Georges Yaramis et Jean-Marc Yabas.

Au cours de la soirée, plusieurs personnalités ont été honorées pour leur engagement. Parmi elles, Élise Boghossian, présidente de l’ONG Elise Care, qui œuvre pour apporter des soins médicaux aux populations vulnérables, notamment dans les zones de conflit au Moyen-Orient. La journaliste Sonia Mabrouk, d’origine tunisienne, a également été distinguée pour son travail dans les médias et son engagement en faveur du dialogue et de la liberté d’expression. Enfin, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a reçu une distinction spéciale pour son soutien constant aux minorités persécutées et son plaidoyer en faveur des chrétiens d’Orient.

Un engagement réaffirmé de la Ville de Paris
Dans son discours, Anne Hidalgo a une nouvelle fois exprimé sa solidarité indéfectible envers les Assyro-Chaldéens, mais aussi envers les Yézidis et l’ensemble des chrétiens d’Orient, victimes de persécutions à répétition. Elle a réaffirmé son engagement en faveur de la reconnaissance du génocide de 1915, qui a décimé ces populations en même temps que les Arméniens sous l’Empire ottoman. Un combat mémoriel qui prend un sens tout particulier dans le contexte actuel des tensions au Moyen-Orient.

Par ailleurs, la maire de Paris a annoncé un geste hautement symbolique : une rue de la capitale portera prochainement un nom rendant hommage à l’amitié entre Paris et la communauté assyro-chaldéenne. Une annonce saluée par des applaudissements nourris, témoignant de l’attachement de cette communauté à la reconnaissance de son histoire et de son identité.

Un parterre de personnalités politiques et associatives
L’événement a attiré de nombreuses figures du monde politique et associatif. L’ex-Premier ministre, Gabriel Attal, a honoré de sa présence le dîner, soulignant ainsi l’importance accordée par son gouvernement à la question des minorités persécutées et aux droits des femmes. François Hollande, ancien président de la République, a fait une apparition pour saluer les organisateurs et rappeler son engagement de longue date pour la cause des chrétiens d’Orient.

Étaient également présents plusieurs élus, ainsi que des personnalités du monde associatif, dont Mourad Papazian et Ara Toranian, les deux coprésidents du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), marquant une fois de plus la proximité historique et culturelle entre les Arméniens et les Assyro-Chaldéens.

Une communauté en pleine affirmation
Ce dîner annuel du CCACF témoigne de la vitalité et de la montée en puissance de la communauté assyro-chaldéenne en France, qui, à travers ses événements et son engagement politique, ne cesse de renforcer sa visibilité. Proche des Arméniens tant par son histoire que par ses combats, cette communauté s’affirme progressivement comme une voix incontournable dans le paysage associatif et mémoriel français.

Une belle soirée, marquée par des engagements concrets et une émotion palpable, qui rappelle combien la mémoire, le combat pour les droits et la solidarité entre les peuples minoritaires sont des piliers essentiels d’une société plus juste.

Fanny Hagopian