Nikol Pachinian au Conseil de l’Atlantique à Washington : Il y aura une avancée dans notre région lorsque nous parviendrons à signer un traité de paix avec l’Azerbaïdjan

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a visité le 4 février, le Conseil de l’Atlantique à Washington, où il a prononcé un discours.

Le Premier ministre arménien a d’abord répondu aux questions de John Herbst, directeur principal du Centre Eurasie du Conseil atlantique et ancien ambassadeur des États-Unis en Ouzbékistan et en Ukraine. La réunion s’est ensuite déroulée à huis clos, au cours de laquelle Nikol Pachinian a répondu à un certain nombre de questions d’experts.

L’Ambassadeur John Herbst, directeur principal du Centre Eurasie du Conseil atlantique a indiqué « Aujourd’hui, j’ai l’honneur d’accueillir Son Excellence M. Pachinian, Premier ministre de la République d’Arménie. Un dialogue très intéressant aura lieu aujourd’hui. Le Premier ministre dirige son pays depuis la Révolution de velours de 2018, qui a apporté de grands changements démocratiques en Arménie.

Depuis lors, il a dirigé son pays à travers des temps turbulents, organisant des élections anticipées en 2021. Journaliste de profession, M. le Premier ministre tente désormais d’écrire une nouvelle histoire pour l’Arménie et son avenir. Un avenir où il y aura la paix et des relations normales avec les voisins, le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, et un avenir où les États-Unis, l’Occident et l’Europe seront intéressés par la coopération avec l’Arménie.

Un nouveau partenariat stratégique entre les États-Unis et l’Arménie existe déjà, ce qui constitue un grand pas en avant pour l’avenir de l’Arménie et des relations entre Washington et Yerevan. Veuillez accepter mes félicitations, Monsieur le Premier ministre Pachinian et Monsieur le ministre des Affaires étrangères Mirzoyan, pour cette évolution. Cette coopération découle clairement des intérêts de l’Arménie et des États-Unis. J’invite donc Monsieur le Premier Ministre à prendre la parole à la tribune, après quoi un débat aura lieu.

 

Prenant la parole, Nikol Pachinian a affirmé :

« Cher Monsieur Herbst, distingués représentants des groupes de réflexion,

Je suis heureux d’avoir l’occasion de discuter avec vous de la politique étrangère de la République d’Arménie. Le gouvernement arménien a adopté une politique étrangère que nous qualifions de politique étrangère équilibrée et équilibrante. Au cœur de cette politique se trouve l’augmentation du niveau d’indépendance et de souveraineté de la République d’Arménie.

Lorsque nous avons réfléchi à la formule permettant d’accroître le niveau d’indépendance, nous sommes arrivés à la conclusion qu’il s’agissait de remplacer la dépendance à l’égard de quelques-uns par la dépendance à l’égard du plus grand nombre. Nous opérons désormais dans le cadre de cette résolution. Bien entendu, nous nous concentrons avant tout sur nos relations régionales, car notre indépendance, notre sécurité et la fiabilité de notre système de sécurité dépendent du type de relations que nous entretiendrons dans notre région.

Vous savez que deux des quatre frontières de notre pays sont complètement fermées, je parle de nos frontières avec la Turquie et l’Azerbaïdjan. Nous avons deux autres frontières : avec la Géorgie et avec l’Iran. Bien sûr, ces deux frontières sont très importantes pour nous, nous coopérons, nous avons de bonnes relations avec nos deux voisins, la Géorgie et l’Iran, mais nous voulons ouvrir une nouvelle ère dans nos relations avec la Turquie et l’Azerbaïdjan.

Ces dernières années, nous avons réalisé d’énormes progrès dans le processus de paix avec l’Azerbaïdjan. Pour que vous compreniez bien ces progrès, vous savez que nous discutons actuellement d’un projet de traité de paix avec l’Azerbaïdjan, et nous sommes désormais parvenus à un accord complet sur 15 des 17 points de ce traité, et il reste deux points sur lesquels nous devons encore parvenir à un accord final. Nous espérons terminer ce processus le plus rapidement possible. Bien sûr, nous travaillons avec l’Azerbaïdjan dans un format bilatéral, mais il est évident que l’attention et le soutien de la communauté internationale seraient très utiles pour créer un environnement approprié pour parvenir à une paix durable.

Nous avons un dialogue assez actif avec la Turquie. Ces dernières années, j’ai eu plusieurs rencontres avec le président turc, j’étais présent à l’investiture du président turc, nous nous sommes rencontrés récemment à New York en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, et nous avons un accord très spécifique pour ouvrir notre frontière aux ressortissants de pays tiers et aux détenteurs de passeports diplomatiques dans une première phase, et nous espérons parvenir à la mise en œuvre de cet accord le plus rapidement possible. Nous travaillons dans ce sens.

D’autre part, nous approfondissons la coopération avec d’autres partenaires régionaux, je veux dire la Géorgie et l’Iran. Bien sûr, il existe une situation internationale qui entrave l’approfondissement des relations avec nos voisins, et ces circonstances sont connues de tous, je ne les mentionnerai pas. Mais je pense que nous parvenons à prendre en compte toutes ces circonstances et, d’autre part, à développer des relations avec nos voisins. « Bien sûr, nous espérons qu’il y aura une percée dans notre situation régionale lorsque nous parviendrons à finaliser et à signer le traité de paix avec l’Azerbaïdjan, ainsi qu’à parvenir à la normalisation des relations avec la Turquie, ce qui non seulement changera complètement la situation régionale, mais aura aussi, je pense, un impact très tangible et significatif sur la situation internationale. »

 

Krikor Amirzayan

 


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