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Grève à l’usine de cuivre et de molybdène de Zanguezour : les ouvriers réclament une hausse de salaire
Depuis hier, des centaines d’employés de l’usine de cuivre et de molybdène de Zanguezour ont cessé le travail, exigeant une augmentation de salaire et des conditions de travail décentes.
Des conditions de travail indignes
Premier contribuable d’Arménie, l’usine ne garantit pourtant pas à ses employés des droits fondamentaux. Pendant que la direction roule en voitures de luxe, les ouvriers dénoncent des conditions de travail inhumaines. « Nous n’avons même pas de ventilation, nous respirons en permanence un air toxique », se sont plaints les grévistes auprès de Azatutyun.
Les travailleurs espèrent d’abord faire entendre leurs revendications à la direction. Une première réunion, hier, a duré deux heures, mais n’a débouché sur aucun accord. Les employés réclament une augmentation de 50 %, tandis que la direction estime cette demande excessive. D’après le maire de Kajaran, qui tente de jouer les médiateurs, la direction serait prête à accorder une hausse de 20 %, une proposition rejetée par les grévistes.
Une direction inflexible, un syndicat absent
Le syndicat de l’usine ne soutient pas le mouvement et s’aligne sur la direction en qualifiant les revendications d’« irréalistes » et la grève d’« illégale ». « En raison de ces actions illégales, l’entreprise subit des pertes financières importantes, et les employés restants en pâtissent », indique un communiqué officiel.
Face à la menace de licenciements, les ouvriers restent inflexibles. « Nous ne voulons pas que l’usine cesse de fonctionner, mais nous nous battrons jusqu’à ce que nos revendications soient satisfaites », affirment-ils.
Le syndicat national des mineurs et métallurgistes d’Arménie a réagi en appelant les manifestants à exprimer leurs revendications dans le cadre de la légalité, sans perturber l’activité de l’usine. Il souligne que le secteur minier figure parmi les mieux rémunérés du pays, aux côtés de la haute technologie et du secteur bancaire. Mais pour Vahe Mkhitaryan, un des grévistes, cette réalité est trompeuse : « Nos salaires ne sont pas aussi élevés qu’ils le prétendent. Une augmentation de 50 % représenterait à peine 150 000 drams de plus. »
Une mobilisation qui ne faiblit pas
La détermination des ouvriers ne faiblit pas : environ 200 d’entre eux ont passé la nuit dans l’usine pour maintenir la pression sur la direction.
L’usine, qui figure parmi les plus gros contribuables d’Arménie, a versé environ 102 milliards de drams d’impôts en 2024, soit 4 % du total collecté. Depuis l’arrivée au pouvoir de Nikol Pachinian, l’usine a payé à elle seule 22 % des impôts collectés cette année. Passée sous contrôle gouvernemental après la cession des parts d’actionnaires russes, elle est désormais un enjeu stratégique pour l’État.