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Qui peut encore croire au traité de Paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan du dictateur Aliev ? Par Krikor Amirzayan
Qui peut encore croire au traité de Paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan du dictateur Aliev à la lueur de ses dernières déclarations avec ses prétentions sur l’Arménie, appelée cyniquement « l’Azerbaïdjan occidental » par le dictateur de Bakou ?
Pourtant l’Arménie qui s’était désisté de sa candidature pour l’organisation de la COP29 au profit de l’Azerbaïdjan avait eu la promesse d’Aliev de parvenir à un traité de Paix avec l’Arménie avant fin 2024. Mais les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent et le gouvernement Pachinian qui a une nouvelle fois fait preuve de naïveté est plus que jamais dos au mur.
La COP29 étant passé, aucun traité de Paix à l’horizon. Au lieu de cela des menaces. De nouvelles menaces d’invasion de l’Arménie désignée « Azerbaïdjan occidental » par le despote azerbaïdjanais, exigence de l’ouverture du « Corridor de Zangezour », passage extraterritorial qui couperait le nord de l’Arménie du sud et de sa frontière avec l’Iran, et changement de la Constitution de l’Arménie. A ces exigences, Aliev vient de rajouter le retour des Azerbaïdjanais déplacés de l’Arménie au début des années 1990, avec revendication territoriale par ces derniers. A ce rythme, le dictateur demandera également le lac Sevan, puis Yerevan qu’il nomme « Ierevan » dans sa propagande et pour finir…toute l’Arménie, soit les 29 743 km² de la République d’Arménie si chère à Nikol Pachinian au point d’oublier l’Arménie occidentale et l’Artsakh !
Que peut valoir cette carte de l’Arménie des 29 743 km² -dont il convient de préciser que 220 km² sont occupés par l’Azerbaïdjan-, carte régulièrement brandie par l’homme de la Révolution de Velours et chantre de la démocratie au Sud Caucase, face à un dictateur à la tête d’une armée surarmée ?
Une sorte d’histoire de « pot de terre contre pot de fer ». Car la démocratie n’est prise en compte que dans un espace où elle est effectivement appliquée et tous les rapports des organisations internationales pointent leur doigt vers l’Azerbaïdjan qui se situe vers les derniers rangs de la démocratie.
Autant dire que la logique de Nikol Pachinian est périlleuse pour la sécurité de l’Arménie car le dictateur, ennemi et envahisseur affiché et déclaré, vouant une haine féroce contre l’Arménie et les Arméniens a prouvé par l’invasion et l’occupation de l’Artsakh qu’il pouvait exécuter ses paroles et « chasser les Arméniens comme des chiens »…
Aussi, il est illusoire de penser qu’un traité de Paix peut avoir une réalité avec un dictateur. Et même si l’Arménie parvenait à arracher après maintes concessions ce traité de Paix avec l’Azerbaïdjan, quelles seraient les garanties de son application ? Le dictateur de Bakou ne respectant aucun engagement international pourrait à tout moment déclarer les documents signés comme caduques et passer à l’attaque.
Dans ces conditions, céder au dictateur, faire des concessions afin de l’arrêter dans ses appétits gargantuesques ne sert qu’à retarder quelque peu l’échéance de l’agression. Une agression qui est ouvertement déclarée. Le passage l’action n’est qu’une question de temps et de circonstances favorables.
Reste pour l’Arménie de continuer à trouver des alliés stratégiques efficaces qui dépassent le cadre des communiqués. Des alliés qui l’arment efficacement, comme la France, l’Inde et pourquoi pas l’Iran. L’armement de l’Arménie face au danger azerbaïdjanais est une question de vie ou de mort. L’armement prime sur tous les documents diplomatiques et les accords. Car les dictateurs, et plus encore les dictateurs Pantouraniens qui rêvent de créer un grand ensemble de zone turque, ne comprennent que l’équilibre des forces. Et même si ce dernier n’est pas en faveur de l’Arménie, l’armement massif de l’Arménie -au prix de concessions dans d’autres secteurs de l’économie du pays- pourra au moins limiter les dégâts.
Un dialogue avec Aliev ne sert à rien. Sans provoquer ce dernier, car les dictateurs sont très susceptibles, mais exiger le droit du peuple à vivre sur ses terres de l’Artsakh, l’Arménie doit continuer à s’armer et renforcer parallèlement son réseau diplomatique. L’urgence est la constitution d’une armée solide capable par des armes modernes d’assurer la sécurité des 29 743 km².
Krikor Amirzayan