Le Kosovo n’est pas reconnu par l’Arménie malgré l’accord sur les passeports

L’Arménie n’a pas officiellement reconnu le Kosovo en tant qu’État indépendant bien qu’elle ait accepté de délivrer ses passeports, a précisé lundi le ministère arménien des affaires étrangères.
Le vice-ministre des affaires étrangères de l’ancienne province serbe, Kreshnik Ahmeti, a annoncé vendredi qu’Erevan avait « officiellement reconnu les passeports du Kosovo, y compris les passeports ordinaires, diplomatiques et officiels ».
« Il s’agit d’une étape importante vers le renforcement des liens et des relations entre les citoyens et les institutions des deux pays », a écrit M. Ahmeti sur le site X.
Le ministère des affaires étrangères d’Erevan a essentiellement confirmé cette information. Dans une déclaration au service arménien de RFE/RL, il a indiqué que l’Arménie et le Kosovo s’étaient mis d’accord pour délivrer des visas aux détenteurs des passeports de l’autre pays.
« Le dialogue existant entre l’Arménie et le Kosovo est maintenu sur diverses plateformes par le biais de réunions et de discussions bilatérales. Des mesures sont prises pour renforcer les liens touristiques et les contacts entre les peuples, ce qui ne signifie pas la reconnaissance [de l’indépendance du Kosovo] », indique la déclaration, ajoutant que de nombreux autres pays ont adopté la même politique.
La Serbie a perdu le contrôle du Kosovo en 1999 après une campagne de bombardements de l’OTAN visant à empêcher les forces serbes de tuer et d’expulser les Albanais de souche qui constituent la grande majorité de la population du territoire. Le Kosovo a déclaré son indépendance en 2008 et a depuis été reconnu par plus de 100 États.
L’ancien gouvernement arménien a réagi positivement à l’arrêt rendu en 2010 par la Cour internationale de justice (CIJ), qui a confirmé la légalité de la sécession du Kosovo de la Serbie. Il a déclaré que la Cour des Nations unies soutenait ainsi le principe du droit des peuples à l’autodétermination. Erevan a cessé de défendre ce principe dans le conflit du Haut-Karabakh sous le Premier ministre Nikol Pashinian en 2022.
En 2018, le président du Kosovo de l’époque, Hashim Thaci, s’est rendu à Erevan pour assister à un sommet de la Francophonie. M. Thaci, qui est actuellement jugé à La Haye pour crimes de guerre, avait alors été reçu par son homologue arménien Armen Sarkissian.

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