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Tigrane Avinian, installé à la mairie d’Erevan à la faveur d’une manoeuvre politique orchestrée par le parti Contrat civil du premier ministre arménien Nikol Pachinian dont il est un proche allié politique, s’est engagé lundi 23 décembre à mettre la main poche pour rembourser à l’administration municipale le billet de son vol pour Los Angeles, dont le coût exorbitant avait suscité l’indignation au sein de l’opposition comme des media. Lors d’un débat houleux avec son prédécesseur Hayk Maroutian, qui fut un allié de Pachinian avant de basculer dans l’opposition, Avinian avait d’abord réagi avec mépris et agressivité aux accusations d’enrichissement personnel qui le visaient, lui et sa famille, dans une enquête publiée dans un media arménien qui faisait état des avantages dont il avait bénéficié depuis l’arrivée de Pachinian au pouvoir, en 2028 ; il était allé jusqu’à traiter les media arméniens de ramassis d’ordures pour ensuite réduire le compliment au seul media en cause, civil.net. Mais il avait baissé d’un ton et n’avait pas caché son trouble lorsque Maroutian l’avait pris à partie sur les dépenses somptuaires occasionnées par son récent voyage à Los Angeles.
Mis en difficulté, Avinian avait admis que les sommes déboursées, singulièrement pour son billet d’avion, étaient une “erreur” tout en refusant d’en assumer la responsabilité. Face au tollé suscité par cet échantillon “aérien” de son train de vie, indécent au regard du niveau de vie dans un pays dont les finances incitent aux économies, le maire de Erevan semble assumer désormais la responsabilité de cette « visite de travail » qu’il avait effectuée à la fin novembre à Los Angeles avec huit autres responsables de la capitale arménienne. Il avait été révélé la semaine dernière que ce voyage aurait coûté à la municipalité la somme d’au moins 26,1 millions de drams (66 500 $), dont quelque 7,7 millions de drams (19 500 $) pour le seul billet d’avion d’Avinian en classe affaire. Le geste concédé par Avinian renforce le crédit de Marutian, qui dirige la principale force d’opposition dans le conseil municipal, par qui le scandale est arrivé, au détour d’un débat avec le maire retransmis en direct par le media en ligne Factor.am.
Ces révélations suscitèrent une ferme condamnation d’autres figures de l’ opposition, des intervenants dans différents media ainsi que de la principale organisation spécialisée dans la lutte anticorruption. Pourtant, lundi, Avinian a une nouvelle fois rejeté la faute sur les employés “irresponsables” du bureau du maire, qu’il a accusés d’avoir acheté son billet d’avion à un tel prix et a affirmé n’en avoir eu connaissance qu’à son retour des Etats-unis. “Honnêtement, moi même j’ai été quelque étonné par ces chiffres”, a admis le maire âgé de 35 ans lors de la réunion hebdomadaire avec les hauts responsables de la capitale. Avinian, qui est une figure de proue du parti de Pachinian, a ajouté qu’il utiliserait ses propres deniers pour dédommager entièrement les contribuables de telle sorte qu’ils ne paient pas pour ses dépenses excessives de voyage. Il n’a pas précisé pourquoi il avait dû attendre le débat avec Maroutian et le vent d’indignation qu’il avait soulevé pour mettre la main à la poche et s’acquitter de sommes dont il admet pourtant qu’elles l’avaient « étonné ».
Le débat à l’origine du scandale portait en priorité sur la hausse annoncée des tarifs dans les transports publics de la capitale arménienne. Le bureau du maire avait repoussé vendredi d’un mois cette hausse impopulaire, qui devrait donc entrer en vigueur le 1er février. Le montant du billet d’avion que s’est engagé à rembourser Avinian correspond peu ou prou à son salaire annuel. Le maire a indiqué que les personnes qui sont intéressées par la provenance de cet argent n’avaient qu’à “consulter la déclaration de revenus”. La famille d’Avinian, et son père en particulier possède au moins une compagnie qui a prospéré depuis la « révolution de velours » qui porta Pachinian au pouvoir en mai 2018. Dans un article d’investigation publié le mois dernier, Civilnet.am avait laissé entendre que le maire, qui occupa la fonction de vice-premier ministre de 2018 à 2021, avait tiré profit de sa position pour aider la compagnie spécialisée dans l’agroalimentaire, de telle sorte qu’elle reçoive des prêts et subventions du gouvernement. Avinian avait dénoncé un “article fallacieux” en s’engageant à poursuivre le media qui l’avait publié durant le débat avec Maroutian.
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