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Istanbul, 9 août 2018 (AFP) – La livre turque, à l’agonie depuis plusieurs
mois, a atteint un nouveau plus bas historique jeudi au lendemain de
discussions entre Ankara et Washington n’ayant pas permis de résoudre la crise
entre ces deux alliés au sein de l’Otan.
La devise turque, dont la valeur a fondu de quelque 40% depuis le début de
l’année, a encore perdu plus de 2% face au dollar jeudi et s’échangeait en fin
d’après-midi à plus de 5,4 contre un billet vert et quelque 6,3 contre un euro.
Cette nouvelle chute survient au lendemain d’une rencontre à Washington
entre le numéro deux de la diplomatie américaine John Sullivan et le
vice-ministre turc des Affaires étrangères Sedat Önal qui n’a débouché sur
aucun signe d’avancée en vue d’apaiser les tensions.
Les Etats-Unis et la Turquie, deux alliés au sein de l’Otan, traversent
leur plus grave crise depuis plus de 40 ans. La semaine dernière, Washington a
pris des sanctions contre deux ministres turcs et Ankara a réagi avec des
mesures similaires.
Les tensions, déjà vives depuis plusieurs mois, ont connu une brusque
escalade la semaine dernière en lien avec l’incarcération en Turquie d’un
pasteur américain, Andrew Brunson, accusé par les autorités turques de
« terrorisme » et d’ »espionnage ».
Le pasteur, qui nie fermement ces accusations, a été placé en résidence
surveillée fin juillet après un an et demi de détention.
La rencontre bilatérale de mercredi n’a pas été officiellement commentée
par les Etats-Unis et la Turquie, mais le Wall Street Journal a rapporté jeudi
que Washington n’avait pas réussi à obtenir d’assurances au sujet de la
libération du pasteur.
D’après le quotidien américain, les Etats-Unis envisagent désormais
d’imposer de nouvelles sanctions.
La crise liée à cette affaire a accéléré la dégringolade de la livre
turque, déjà fragilisée depuis plusieurs années, et renforcé la préoccupation
des investisseurs étrangers.
Par ailleurs, les marchés s’inquiètent de l’incapacité des autorités
turques à maîtriser l’inflation galopante qui a atteint près de 16% en juillet
en rythme annuel.
De nombreux économistes appellent de leurs voeux une hausse des taux
d’intérêt de la banque centrale afin d’enrayer l’inflation, mais cet organe
est soumis aux pressions du président Recep Tayyip Erdogan, un « ennemi »
autoproclamé des taux d’intérêt.