Mourad Papazian – L’économie arménienne est menacée par l’expansion turque

En cas de rétablissement des liens commerciaux avec la Turquie, l’économie arménienne sera menacée par l’expansion turque, selon le coprésident du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), membre du Bureau ARF Dashnaktsutyun Mourad Papazian

 Si les liens commerciaux avec la Turquie sont rétablis, l’économie arménienne sera menacée par l’expansion turque, selon Mourad Papazian, coprésident du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), membre du Bureau ARF Dashnaktsutioun.
« Après la normalisation des relations avec Erevan, il suffit à Ankara d’investir seulement 2,5 milliards de dollars dans l’économie arménienne pour établir un contrôle total sur elle », a déclaré Papazian samedi lors de la conférence « Relations entre l’Arménie et la Turquie : Menace ou opportunité » à Erevan.À son avis, dans la première étape, le marché arménien sera rempli de produits turcs bon marché, ce qui déplacera inévitablement les fabricants arméniens, la prochaine étape sera l’achat d’entreprises et d’entreprises locales à des prix avantageux.

« Les investisseurs turcs commenceront à maîtriser des domaines clés tels que l’hôtellerie et le tourisme, puis ils s’occuperont également du secteur bancaire », est convaincu l’expert.

Il pense qu’un investissement de 2,5 milliards de dollars suffira à la Turquie pour prendre le contrôle d’une partie importante de l’économie arménienne, ce qui constituera à son tour une menace pour son indépendance.

De tels changements, selon Papazian, conduiront non seulement à une dépendance économique accrue, mais aussi à la détérioration des relations entre l’Arménie et la diaspora.

« Cela peut provoquer une émigration de masse. Donc, jusqu’à 500 000 personnes pourraient vraisemblablement quitter le pays… Et je ne parle pas de la reconnaissance du génocide arménien ou du paiement d’une réparation. Maintenant, nous parlons de l’avenir du peuple arménien qui vit en Arménie. La Turquie ne cherche pas la paix. Son objectif est de soumettre et d’affaiblir l’Arménie », a déclaré le coprésident de la CCAF.

Il s’est également dit préoccupé par le fait qu’une telle politique soit mise en œuvre avec le consentement et avec l’assistance des autorités de la RA. Dans le même temps, il a ajouté que la recherche de moyens de normaliser les relations avec la Turquie est nécessaire, mais que ces décisions devraient tenir compte des intérêts du peuple arménien et garantir sa sécurité.

À propos du dialogue arméno-turc

L’Arménie et la Turquie sont absentes depuis 1991, et la frontière de l’État est fermée depuis 1993 à l’initiative d’Ankara. Parmi les questions problématiques figurent l’insatisfaction d’Ankara à l’égard du processus de reconnaissance internationale du génocide arménien promu par l’Arménie et le conflit du Hautorno-Karabakh.

En décembre 2021, l’Arménie et la Turquie ont nommé leurs émissaires pour la normalisation des relations arméno-turques – Le vice-président de l’Assemblée nationale de la République d’Arménie Ruben Rubinyan et diplomate expérimenté, ancien ambassadeur de Turquie aux États-Unis Serdar Kylych.

Le 12 mars 2022, une réunion des ministres des Affaires étrangères d’Arménie et de Turquie s’est tenue en marge du Forum diplomatique d’Antalya, au cours de laquelle le processus ultérieur de normalisation des relations a été discuté, les parties ont confirmé leur volonté de promouvoir ce processus sans conditions préalables afin qu’il soit couronné par l’établissement de relations et l’ouverture des frontières entre les deux pays.

Le 1er juillet 2022, les émissaires d’Arménie et de Turquie ont convenu d’assurer la possibilité de franchir la frontière terrestre arméno-turque dès que possible pour les citoyens de pays tiers visitant respectivement l’Arménie et la Turquie. Un accord a également été conclu sur le début précoce du transport aérien direct de marchandises entre l’Arménie et la Turquie.

Au début de 2023, on a appris la suppression des obstacles au transport aérien direct de marchandises entre l’Arménie et la Turquie, et ils sont devenus possibles à partir du 1er janvier. Le 1er mars 2024, les ministres des Affaires étrangères d’Arménie et de Turquie, Ararat Mirzoyan et Hakan Fidan, ont confirmé leur volonté de parvenir à une normalisation complète des relations lors d’une réunion à Antalya, et ont également échangé des idées sur d’éventuelles mesures concrètes dans cette direction.

Le 24 septembre 2024, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le dirigeant turc Recep Tayyip Erdogan se sont rencontrés à la Maison turque à New York et ont souligné leur volonté de poursuivre le processus de normalisation sans conditions préalables et à donner un nouvel élan aux relations.

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