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Le nouveau maire d’Erevan prend ses fonctions


Un comédien de 41 ans, membre du parti du Premier ministre arménien Nikol Pachinian, a été nommé officiellement maire d’Erevan hier lors de la séance inaugurale du nouveau conseil municipal élu fin septembre.

Hayk Marutian figure en tête de la liste des candidats de l’alliance My Step de Pachinian, qui a recueilli plus de 80% des suffrages aux élections municipales du 23 septembre. Cette victoire écrasante lui a valu 57 des 65 sièges au conseil.

En vertu de la loi arménienne, le premier candidat d’un parti ou d’un bloc obtenant la majorité absolue à la législature municipale devient automatiquement le maire d’Erevan. Marutian sera officiellement assermenté samedi.

« Nous avons une occasion historique de concrétiser nos rêves de longue date », a déclaré le nouveau maire au conseil.

« Je suis convaincu qu’avec cette composition du Conseil, nous veillerons à ce que nos concitoyens résidant à Erevan sourient chaque jour, toutes les heures, toutes les secondes », a-t-il prévenu.

Surnommé « Kargin Hayko », Marutian est célèbre pour ses performances dans des émissions de comédies populaires diffusées par des chaînes de télévision arméniennes. Il a également produit ses propres spectacles et films au cours des dernières années.

Marutian, fort soutien de Pachinian, a activement participé aux manifestations de masse d’avril et mai qui ont renversé l’ancien gouvernement arménien dirigé par Serge Sarkissian.

Le prédécesseur de Marutian, Taron Markarian, est un membre éminent du Parti républicain de Sarkissian (HHK). Markarian, qui était en poste depuis 2011, a démissionné en juillet sous la pression du gouvernement de Pachinian.

La majorité du HHK au sein du conseil municipal précédent a décidé de ne pas nommer un autre maire républicain, ouvrant ainsi la voie aux élections du 23 septembre. L’ancien parti au pouvoir n’y a pas participé.

S’adressant aux journalistes, Marutian semblait exclure l’existence de purges au sein de l’administration municipale que Pachinian et ses alliés accusent depuis des années de corruption. Il a expliqué qu’il ne licencierait pas « les professionnels disposés à travailler selon les règles de la nouvelle Arménie ».

« Si les gens sont prêts à servir, s’ils n’ont aucun problème avec la loi, je suis prêt à travailler avec ceux qui peuvent être utiles », a-t-il souligné.

Commentant ses tâches immédiates, Marutian a rétorqué : « Tout d’abord, nous devons résoudre le problème du ramassage des ordures, puis passer progressivement à d’autres problèmes que nous avons présentés dans notre manifeste de campagne. »

Le nouveau maire est également confronté à la lourde tâche de réorganiser le système de transports en commun obsolète de la capitale arménienne, une source essentielle de plaintes de la part des habitants d’Erevan.

Depuis le milieu des années 90, le système est dominé par des minibus appartenant à des sociétés privées, dont beaucoup sont la propriété d’individus liés au gouvernement, voire de représentants du gouvernement eux-mêmes. Peu d’entre eux ont investi pour renouveler leurs véhicules vieillissants au cours de la dernière décennie. Les minibus et le nombre réduit d’autobus fournis par la municipalité sont plus que jamais surpeuplés.

Un cabinet de conseil britannique sous contrat avec la municipalité a soumis l’année dernière des recommandations détaillées sur la manière de réorganiser le réseau de transport. L’administration de l’ancien maire Markarian les a essentiellement acceptées, s’engageant à remplacer les minibus usés par de nouveaux bus plus grands d’ici à la fin de 2018.

Un des députés de Markarian a déclaré en août 2017 que le changement attendu depuis longtemps nécessiterait des investissements allant jusqu’à 100 millions de dollars, soit l’équivalent de près de 57% du budget municipal total. Il a ajouté que les autorités municipales espéraient attirer un « investisseur étranger » qui gérerait le nouveau réseau et payerait la note.

Marutian a ajouté que ses collaborateurs et lui examineraient les propositions de la firme britannique. S’ils sont jugés réalistes et exempts de « risques de corruption », le nouveau bureau du maire sera prêt à les mettre en œuvre.

par Claire le jeudi 11 octobre 2018
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