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Ibrahim Kalin : Les ingérences américaines dans la justice turque sont intolérables


Le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin a expliqué, dans un texte publié par Reuters, que la demande américaine concernant le pasteur Brunson, faisant fi de la procédure judiciaire en cours en Turquie, est inacceptable.

« Les États-Unis ne peuvent réclamer d’un autre pays ce qu’ils se refusent de faire chez eux » a t-il insisté.

Ibrahim Kalin a rappelé que les États-Unis se positionnent à chaque occasion en défenseur de l’indépendance de la justice et ne se privent pas de donner des leçons à la Turquie et d’autres pays à ce sujet, mais qu’aujourd’hui, ils tentent de s’ingérer, par des commentaires et des demandes totalement arbitraires, dans une procédure judiciaire.

« Le fait qu’une personne soit pasteur ou bien homme de foi, n’est pas un élément suffisant en lui-même pour l’innocenter. La décision revient à la justice, et tout le monde y compris les Etats-Unis, doit respecter la décision qui sera rendue par la justice turque. » a t-il martelé.

Ibrahim Kalin a notamment abordé le cas de l’ancien banquier turc, Hakan Atilla, jugé et condamné aux Etats-Unis suite au « complot ourdi contre lui par l’organisation terroriste FETO ».

« De la même manière, tenter de sanctionner notre banque « Halkbank » sur la base d’accusations sans fondement et injustes est inacceptable. Dans ce cas précis, l’objectif n’est pas de faire la lumière sur d’éventuelles violations de l’embargo imposé à l’Iran mais bien de décrédibiliser des personnes et des institutions. Je voudrais dire que ce processus dérange au plus haut point la Turquie. »

Selon Kalin, les déclarations de John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale américaine, sur la Turquie et le Qatar, sont la preuve de la volonté du président Trump de mener une guerre économique contre la Turquie, « un allié au sein de l’Otan ».

« Jusqu’à aujourd’hui, en sanctionnant commercialement des pays comme le Mexique, le Canada, la Chine, la Russie, l’Iran, l’Allemagne et plus généralement l’Union Européenne, l’administration Trump a montré sa volonté de déclencher une guerre économique globale » a souligné le porte-parole, avant de précisé que de nombreux pays, dont la Turquie, ont porté l’affaire devant les institutions judiciaires internationales, notamment la Cour internationale d’arbitrage.

Insistant sur le fait que la Turquie ne souhaite mener aucune guerre économique avec personne, Kalin a ajouté :

« Mais personne ne peut attendre de nous que nous restions silencieux face à des attaques contre notre économie et notre justice. En agissant de concert avec le reste du monde, nous défendrons nos intérêts nationaux face à un état d’esprit basé sur les sanctions et les interdictions. »

Il a notamment remercié le Qatar pour sa décision d’investir 15 milliards de dollars (USD) en Turquie, ce qui a eu comme effet de « soulager les marchés », ainsi que les nombreux pays, dont la Russie, l’Allemagne, la France, l’Iran, l’Azerbaïdjan, qui ont assuré à la Turquie leur soutien.

« L’attitude des États-Unis est contraire à l’esprit d’alliés ainsi qu’aux principes fondateurs de l’Otan. De nombreux autres pays de l’Otan ont indiqué être dérangés par l’attitude de l’administration américaine » a souligné Kalin.

par Stéphane le vendredi 24 août 2018
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